Désespoir Intérieur (solo)

# WARRIOR #

note : se passe juste après le départ de Nathan dans Zen, restons zen.

Je m'étais endormi par fatigue mais ce sommeil n'avait malheureusement pas duré très longtemps, au moins jusqu'à plus de 3h00 du matin, le berceau de la nuit. Je pouvais rendre compte désormais du désespoir qui envahissait mon âme toute entière. Cette séparation avec Nathan m'avait boulversé, à un point que je n'avais jamais atteint dans toute ma vie. J'étais seul, triste et complètement désemparé. J'aurais voulu qu'il reste, mais je ne pouvais pas le forcer à le faire. Il méritait le sommeil et la tranquilité, tandis que moi je méritais cet état de désespoir intérieur qui prenait possession de ma volonté toute entière. J'étais anéanti dans un sens que je ne pensais même pas. Je me redressais afin de m'asseoir dans ce canapé, qui me servait plus souvent de lit. J'avais ce papier dans ma main, cette lettre que je n'osais pas lire, se doutant de ce qu'elle contenait. Je me levais enfin, après avoir posé la lettre sur la table et commença à marcher au hasard dans cette petite étendue qui était celle de mon appartement.

Les larmes qui tombaient de mon visage, étaient bercées par la sincérité étrange de mes sentiments que j'éprouvais pour Nathan. J'étais terriblement attaché à lui. Ce sentiment de dépendance envers sa présence était là, c'était la première fois. Cette solitude était maintenant devenue une maladie, une blessure profonde qui ne pouvait que s'agrandir. J'avais besoin de la présence de quelqu'un auprès de moi pour survivre. Il me fallait un ami, un proche, quelqu'un sur qui compter.

Ma marche au hasard prit fin dans ma salle de bain, juste devant le miroir. Mon regard restait fixé vers lui pendant un groupement de minutes indéterminé. Je ne savais pas quoi faire pour combler ce manque qui s'était installé. Je devais certainement devenir fou, devenir quelqu'un de plus incompréhensible que ce que j'étais au départ. La raison avait du certainement partir très loin pour me laisser en tant que coquille vide. Je n'étais plus rien.

Pourquoi étais-je autant boulversé ? Pourquoi étais-je en train de sombrer dans une folie sentimentale à cette heure-ci, là où la nuit était à son maximum ? Je n'étais très certainement plus capable de répondre à ce type de question, en tant que schizophrène naissant. Je devenais à nouveau un étranger pour ma conscience, trop seul pour être une personne presque normale.

Ce miroir n'était que le reflet de ce que j'étais actuellement, seul et sans défense. Nathan était parti de mon appartement en emportant une partie essentielle pour mon être : la joie. Je n'en pouvais plus. Ressentir ce genre d'émotion était quelque chose qui me tuait, je ne pouvais plus être ainsi, ma conscience ne le supporterait pas. Alors, mon poing droit frappa le miroir pour le briser. Les bouts de verre cassés attérirent pour la plupart sur ma main pour l'entailler. D'autres attérirent sur mon visage pour l'entailler en partie. Je pensais que ce geste me libèrerait mais j'avais tort. C'était pire encore.

Je m'allongeais sur le carrelage froid et commença à fermer les yeux. Peut-être était-ce le seul moyen d'oublier ma tristesse, la combler avec une pincée de violence. Bercé par mes larmes, mon cycle du sommeil pouvait enfin commencer, le désespoir pouvait enfin s'endormir. J'avais tellement changé.